Le 1er décembre 2009, le groupe britannique Blackstone rachetait pour 2,3 milliards de dollars US à Anheuser Busch-InBev sa division parcs de loisirs Busch Entertainment en la rebaptisant SeaWorld Parks & Entertainment.
Un an après, le bilan est mitigé pour le nouveau propriétaire, comme nous l’annonce l’hebdomadaire The Orlando Sentinel, car le groupe a constaté pour l’ensemble de ses parcs une baisse de la fréquentation, des ventes et des profits. Ces résultats à la baisse sont une combinaison entre une économie américaine morose, un manque de nouveautés et une publicité négative due aux événements survenus dans les différents parcs SeaWorld.
Effectivement, ils ont été plusieurs fois à la une des médias après le décès inopiné de 3 orques et l’accident mortel survenu à Orlando en février après qu’un autre spécimen ai entraîné une soigneuse dans le fond d’un bassin. Des éléments qui, combiné à l’enquête judiciaire, ont profondément terni l’image des plus célèbres spectacles de la compagnie.
Bien que la société ne publie pas ses résultats financiers, les analystes de Moody’s Investors estiment une baisse de la fréquentation de 6%, principalement à cause des parcs SeaWorld . Des chercheurs du Standard & Poor's indiquent, quant à eux, que c’est dans les 6 premiers mois de l’exercice que l’entreprise a perdu le plus d’argent avant une légère reprise dans le troisième trimestre. Les bénéfices annuels auraient chuté de 1,4 à 1,2 milliards de dollars US.
Blackstone se focalise sur l'avenir
Malgré cela, Blackstone a beaucoup de projets et a décidé d’investir près de 200 millions de dollars US en 2011, en construisant des nouveautés dans 8 des 10 parcs du groupe, contre 2 cette année.
En 2009, les dépenses en capital avaient été réduites de près de 50% - une restriction imposée par les cadres du brasseur belge Inbev qui avait racheté Anheuser-Busch en novembre 2008 en fixant d’importantes limites budgétaires dans l’attente d’un repreneur à la division parcs de loisirs – ce qui oblige désormais Blackstone a lancer un plan « de rattrapage » très agressif.
Parmi les projets actuellement en cours, citons un nouveau spectacle d’orques pour les 3 SeaWorld (Orlando, San Diego et San Antonio), un bassin d’observation de la faune aquatique The Grand Reef à Discovery Cove, une attraction sur le thème des tortues à SeaWorld San Antonio, une montagne russe catapultée Cheetah Hunt à Busch Gardens Tampa Bay ainsi qu’une tour de chute libre à Busch Gardens Williamsburg.
Manta, la grande nouveauté de 2009 à SeaWorld Orlando, fût l'un des derniers investissements d'Anheuser-Busch-Inbev. Photos © SeaWorld Parks & Entertainment
Sans préciser le montant exact, l’actuel président et chef de la direction de SeaWorld Parks & Entertainment, Jim Atchison, confirme que « Blackstone investira 4 à 5 fois plus en 2011 qu’Inbev en 2009 » avant d’ajouter que « Nous allons investir dans les 15 à 18 mois plus d’argent que dans toute l’histoire de la société. ». Effectivement, le plus grand montant en dépenses en capital avait été enregistré en 2007, autour de 176 millions de dollars US.
Réorganisation interne
La culture de l’entreprise a fortement évolué depuis l’an dernier, ajoute Jim Atchison. « Auparavant, nous devions nous aligner sur les objectifs d’Anheuser-Busch, une entreprise avant tout spécialisée dans la bière. Mais aujourd’hui, avec Blackstone dont l’activité cœur de cible est la gestion de parcs de loisirs, nous sommes vraiment focalisé sur la croissance à long terme ».
En interne, la société a réorganisé son management pour dissocier le contrôle des deux grandes marques du groupe : SeaWorld et Busch Gardens. De nouveaux présidents ont été nommés à SeaWorld Orlando, Busch Gardens Tampa Bay, SeaWorld San Diego et Busch Gardens Williamsburg, du personnel administratif a été recruté pour combler le vide laissé par la séparation avec Anheuser-Busch et le groupe a recruté notamment un responsable informatique de Walt Disney World pour le poste de directeur de l’information. De plus, Blackstone a fait en sorte que les membres de la direction générale deviennent actionnaires du groupe, pour s’assurer qu’ils s’investissent totalement dans la compagnie, aux côtés des porteurs privés.
Expansion internationale à l'étude
De plus, près de deux ans après l’abandon du projet à Dubaï, SeaWorld Parks & Entertainment a remis à jour son souhait de s’implanter à l’étranger et évalue aujourd’hui la construction de deux nouveaux parcs en Chine et dans le sud-est de l’Asie, une région du monde aujourd’hui considérée comme l’un des plus grands marché à l’avenir. « Nous voyons l’expansion internationale comme faisant partie intégrale de notre plan de développement » indique Peter Wallace, directeur général chez Blackstone. « Nous pensons que la marque et le concept des parcs SeaWorld peuvent se développer partout dans le monde autant que, sinon plus, que n’importe quel autre concept ! »
« Cette année, nous n’avons pas obtenu les résultats que nous avions envisagé lors de notre investissement » ajoute Peter Wallace, « mais nous pensons que nous avons aidé la société et le management à prendre une série d’actions pour se positionner en tant que leader allant de l’avant, et construisant une solide base pour sa croissance future ».
Source : The Orlando Sentinel
Crédits photos: © SeaWorld Parks & Entertainment